LA BELLE HELENE
 

 

Note d'intention de Mise en scène 

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Avant tout le plaisir, Offenbach par sa musique, Halevy et Meilhac par leur livret, ont écrit un opéra-bouffe pour parler des travers de l’humanité grâce au rire et à la joie. Nous nous attachons à suivre cet élan : s’amuser malicieusement de nos mauvaises fois et de nos luttes face à nos défauts. Nos personnages se posent bien des questions sur les valeurs à suivre :  Amour ? Fidélité ? Morale ? Pouvoir ? Postérité ? Nous reste-t-il un peu d’autodérision pour rire de ses sujets ? Mais bien sûre ! 

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Nous déplaçons cette Belle Hélène dans un futur proche, comme dans un roman de science-fiction où le monde, à la suite d’un bouleversement se retrouve sans technologie. Nos personnages se réfugient dans des thermes antiques, berceau de notre civilisation. Hélène « la plus belle femme du monde », s’apparente à la figure de Kim Kardachian. Archétype d’une influenceuse, elle est puissante grâce à sa beauté. Les rois ne sont préoccupés que par leur apparence, leurs états d’âmes et leurs richesses. Ils pillent ce qui reste de ce monde déchu. Le jeunisme est norme : perruques, maquillages, gaines, prothèses de fessier, faux seins, paillettes tout y est !

 

L’extravagance colorée et artificielle des puissants se heurte à un décor volontairement désuet. Cela nous permet de donner naissance au rire, à la satire et à la moquerie. Cachés derrière les colonnes, les personnages s’en donnent à cœur joie !  Des rois se paient la tête de Ménélas, Pâris se faufile malicieusement jusqu’à Hélène, Oreste à la sexualité généreuse danse parmi les restes de granite, le petit personnel épie les faits et gestes d’Hélène et de Ménélas derrières ces piliers... Pour se protéger de la tentation de succomber à Paris, Hélène enfile une armure brillante. Mais que peut une armure contre le désir ? Pas grand-chose, pour notre plus grand bonheur ! 

Quant à lui, le chœur est un peuple est marqué par le travail et sans surprise, des conditions de vie difficile. Il attend cérémonies et fêtes avec impatience pour danser, chanter boire sans complexe !

 

Le jeu tel que nous le travaillons prend son essence dans la commedia dell’arte, comme base incontestable de jeu vif, rythmé, expressif. Nous créons des corps grotesques, exaltés et dansants.

Nous aimons ce répertoire et souhaitons le partager avec les mélomanes et les curieux assistants pour la première fois à une œuvre lyrique. Nous réactualisons alors références et jeux de mots pour que la pièce soit reçue en salle comme à son époque c’est-à-dire par un rire immédiat, instinctif, et joyeux. 

 

La scénographie se transforme d’une therme en mauvaise état en une chambre improvisée à l’acte II, puis grâce à un jeu de retournement en une plage de basse saison à l’acte III. Bravant l’eau froide, Hélène, Ménélas et le peuple enfilent leurs palmes et combinaisons de plongée.

Des bulles ponctuent l’opéra incarnant l’impalpable « fatalité » envoyée par Vénus et la beauté éphémère de la vie. Elles submergent en une marée le plateau au grand final. Symbolisant le pied de nez des amoureux fait à Ménélas, les bulles sont aussi un clin d'œil au Music-Hall dont Offenbach a été le précurseur et que nous aimons tant.